Alors que la situation se dégrade dans le nord, une délégation de la société civile malienne, conduite par le président du Haut conseil islamique du Mali et l’archevêque de Bamako, a quitté hier Bamako pour une tournée en Europe. Son objectif : chercher des appuis pour résoudre la crise dans le nord du pays.
La délégation va rencontrer des responsables politiques français, européens, et des religieux pour demander de l’aide afin de trouver une solution à la crise dans le nord du Mali. Au programme de la visite en France, une rencontre avec Annick Girardin, secrétaire d’État au Développement et à la Francophonie, des responsables du ministère des Affaires étrangères et du Développement international, du ministère de l’Intérieur, ainsi que des responsables de la Conférence des évêques de France.
Des rencontres sont également prévues avec des responsables de la Fédération protestante de France, de l’Union des mosquées de France et de l’Observatoire de la laïcité.
Au sein de la délégation figurent, Mahmoud Dicko, président du Haut conseil islamique du Mali,Chérif Ousmane Madani Haïdara, l’archevêque de Bamako, Monseigneur Jean Zerbo, l’ancien Premier ministre touareg malien Mohamed Ag Hamani, ainsi que le président de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM) et la présidente des Organisations féminines du Mali. La délégation se rendra également en Belgique et en Allemagne.
La présence de leaders religieux de différentes confessions côte-à-côte pour parler de paix est une opportunité pour la réconciliation nationale. C’est ce qu’estime l’imam Mamadou Diallo, président de l’Association malienne pour le salut et initiateur du Forum malien sur le dialogue islamo-chrétien. Il a été joint par Issa Fakaba Sissoko.
« C’est un symbole fort. Quand on voit dans les autres pays que les religieux s’affrontent, et qu’au Mali musulmans et chrétiens sont côte-à-côte pour plaider en faveur du Mali, cela est extraordinaire. La scène témoigne que le dialogue inter-religieux que nos prédécesseurs ont initié, et que nous avons poursuivi, commence à porter ses fruits.
Vous savez les religieux sont bien écoutés au Mali, ils ont leur mot à dire sur toutes questions qui concernent la vie de la nation. Je crois qu’ils doivent profiter pour montrer leur influence et parler aux belligérants. Je pense que si les religieux s’impliquent réellement, on n’a pas besoin d’aller à Alger. Et je profite pour lancer un appel à la Communauté internationale dans ce sens. C’est à nous de montrer qu’on est capable de dire la vérité, de parler entre les belligérants et de dire vrai ».