Les Nations unies ont ouvert hier un bureau de sa mission pour l’action d’urgence contre Ebola au Mali. Mercredi près de 300 personnes étaient sous surveillance, dont deux cas avérés, ont annoncé les autorités sanitaires.
C’est le Dr Ibrahima Socé Fall, représentant de l’OMS au Mali, qui a été désigné chef du bureau de la Mission des Nations unies contre Ebola au Mali. Hier, les autorités sanitaires faisaient état de « deux cas confirmés en traitement dans un centre spécialisé », précisant que 288 personnes liées à la chaîne de transmission de l’ imam, guinéen décédé le 27 octobre dernier, avaient été identifiées.
Selon l’OMS, il s’agit de deux contaminations probablement indirectes: la fiancée d’un infirmier qui a soigné l’imam, et le fils d’une femme en contact avec un ami venu rendre visite au patient à la clinique Pasteur.
Les cinq personnes contaminées jusqu’à présent en lien avec l’imam venu de Kourémalé, sont toutes décédées: l’infirmier, un médecin, l’ami, la femme en contact avec cet ami, et un fils de celle-ci, selon les autorités sanitaires.
Pour l’OMS « l’identification des contacts du patient pour une surveillance quotidienne auraient atteint 99 % ». Ce résultat pourrait augurer d’un endiguement rapide de l’épidémie au Mali ».
Depuis l’apparition du virus Ebola, beaucoup de questions se posent quant aux risques liés à certaines activités dans les structures de santé. C’est le cas des personnes chargées des toilettes funéraires et des forces de l’ordre chargées de la sécurité de certains centres d’isolement .
Le ministère de la santé a entrepris une formation dans les morgues et les mosquées sur les toilettes mortuaires afin de limiter les risques de contagion.
Dr Abdoulaye Néné Coulibaly est directeur du Centre national de lutte contre la maladie. Il a été joint par Issa Fakaba Sissoko.
« Même si les corps sont conservés dans les morgues des hôpitaux, en principe le personnel de santé n’a pas vocation de toucher au corps. Le corps humain, lorsque c’est une victime d’Ebola, doit être traité par le personnel de santé exclusivement. Il y a des conditions d’hygiène qu’il faut respecter pour ne pas se faire infecter. Maintenant, nous sommes en train d’engager un travail de formation. On a déjà commencé le recensement de toutes les morgues du district de Bamako et de Kati. Nous sommes en train d’identifier tous ceux qui participent à la toilette mortuaire au niveau des différentes morgues et même des mosquées pour les former par rapport aux toilettes mortuaires de façon scientifique et propre. Car il faut se dire que maintenant que tout décès peut être suspect, mais tout décès n’est pas lié au virus Ebola. Il s’agit donc de former les gens à ne pas prendre des risques inutiles en se faisant contaminer.
Quant aux forces de l’ordre, elles ne sont pas en contact avec les personnes en isolement. Il y a plus de 20 à 30 mètres entre elles. Le virus ne se transmettant pas dans l’air, les policiers n’ont aucun risque à assurer leur garde. Tant que le malade n’a pas commencé à développer les signes, à avoir la fièvre et les saignements, les douleurs musculaires, etc… Le malade n’est pas contagieux du tout ».