Les négociations d’Alger sont interrompues . Prévues dans un premier temps pour se dérouler sur plusieurs semaines elles vont être suspendues jusqu’en novembre pour donner un délais suffisant aux délégations afin d’ aller consulter leur base.
Après deux jours de discussions autour du document de synthèse de la médiation, les délégations ont commencé à quitter la capitale algérienne ce jeudi. Elles vont aller soumettre le document à leurs mandants pour les uns et leur base pour les autres. Cette phase s’avère nécessaire pour anticiper les désaccord possibles en cours des négociation. Ces consultations vont permettre grace aux amendements et améliorations éventuelles de prendre le pouls des belligérants et de clarifier les points de fixation qui pourraient apparaître dans le document proposé par la médiation. Sitôt ce travail accompli , les protagonistes retourneront à Alger au mois de novembre . Il s’agira alors pour eux de remettre des propositions revisitées à la médiation qui se chargera à son tour d’élaborer un préaccord.
Le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop, juge positif le document de synthèse remis par la médiation internationale aux délégations. Selon lui il respecte, les engagements de la feuille de route et préserve les intérêts du Mali.
« L’appréciation générale qu’on fait d’abord, c’est que ce document, à notre avis, constitue une bonne base pour engager ces discussions, une bonne base pour évoluer. Nous l’espérons très rapidement pour aller vers un préaccord. Je voudrais aussi féliciter la qualité du document. C’est un bon document qui a été fait dans le plein respect des dispositions de la feuille de route. En particulier les dispositions qui sont les plus pertinentes pour le Mali et les maliens en particulier celles relatives aux lignes directrices que le président de la République IBK a dressé pour la conduite de cette négociation, en particulier le respect de l’unité du pays, de la souveraineté du pays mais aussi son caractère laïque et républicain. Ces données fondamentales sont prises en compte ».
A l’issue des discussions et avant leur départ d’Alger les mouvements armés ont réagit au document de synthèse de la médiation . Moussa Ag Acharatoumane de la coordination estime que ce document ne correspond pas aux attentes et aux conclusions des mouvements armés notamment sur le statut politique de l’Azawad
« Nous pensons que c’est un document qui ne répond pas aux préoccupations de nos populations. C’est un document, aussi malheureusement, dans lequel on ne trouve pas la plupart des propositions, des suggestions et des points de vue qu’on avait donné dans le précédant document qu’on avait déposé ici à Alger dans le cadre de la résolution de la crise. Raison pour laquelle nous avons demandé à l’équipe de médiation internationale de nous donner un temps pour pouvoir examiner de très près et en détail le contenu de ce document. Éventuellement voir comment est-ce- qu’il peut-être harmonisé. Quels sont les points divergents et convergents avec le nôtre ? Ce qu’on a revendiqué notamment le fédéralisme et tout ça n’apparaît pas dans le document. Pour nous aujourd’hui, une entité fédérale de l’AZAWAD ne peut être qu’une garantie pour la paix et la stabilité au Mali ».
La plate-forme des mouvements conduite par le CMFPR se dit partiellement satisfaite des propositions de la médiation. Me Harounah Touré déplore que le déploiement de l’armée ne soit pas suffisamment considéré .
« Nous sommes partiellement satisfaits , ça nous apporte satisfaction mais globalement, nous avons encore des propositions d’amendement et d’amélioration à faire à la médiation. une question essentielle, c’est la sécurité. Nous avons souhaité effectivement que l’armée puisse se déployer sur l’ensemble du territoire national. Que ce qui doit se faire en terme de mise en place des institutions, des conditions de développement, et de réconciliation nationale, puisse se faire à une époque où l’armée nationale est déplorée, mais aussi les mouvements armés, de façon à leur permettre de participer à la conception locale, et au maintien de la paix dans les différentes localités. Donc, c’est des choses qui doivent se faire concomitamment. L’armée se déploie, les mouvements armés apportent leur aide et leurs efforts pour permettre à l’armée de s’installer, et de parfaire la sécurité dans la région »