Des affrontements ont eu lieu hier entre le MNLA et le groupe d’autodéfense Gatia à In Tillit . Aucune précision n’est possible pour l’instant quant au bilan de ces combats. Chacun des mouvements se rejette la responsabilité du déclenchement des hostilités.
Les affrontements se sont déroulés hier à In’Tilit à 125 km au sud de Gao entre les Touareg de la tribu des Imghad, membres du MNLA, et les Imghad du Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia). Les informations restent encore confuses en particulier sur la présence ou non de soldats maliens ou d’autres mouvements armés précisément le MAA. Selon des observateurs internationaux présents dans la région, les combats ont pour enjeu le contrôle du secteur. La même source indique que Gatia, dernier-né des groupes armés du nord du Mali, considéré comme proche de Bamako, veut contrôler une base territoriale pour peser sur les négociations d’Alger. Le MNLA tente de l’en empêcher, « avec des alliés dans chaque cas ».
Ces événements interviennent à la veille du redémarrage des négociations d’Alger où toutes les délégations sont attendues dimanche.
Selon les responsables de Gatia, c’est le MNLA qui les a obligé à réagir . Ils mettent en cause la maltraitance et le harcèlement du MNLA envers les populations. Le dernier fait constaté selon eux a été l’agression du maire d’Intillit il y a trois jours. Habala HAMZATA un des responsables de Gatia joint par Modibo MARIKO
« Nos population ont été harcelées à In Tillit. Elles ont été chassées de leur terroir. Vous imaginez l’autre jour c’est le maire même le maire de la commune, membre fondateur de Gatia qui a été agressé à In Tillit sur lequel les gens du MNLA ont ouvert le feu. Donc c’est ce qui fait qu’il y a eu cette intervention. Et on a demandé aux gens du MNLA de quitter In Tillit, ils n’ont rien à faire là bas, ils n’ont pas l’adhésion des populations. Ce ne sont pas leur population qui sont là bas. Il doivent laisser les population vaquer à leur affaires. Donc ils ont refusé de le faire,c’est ce qui a fait qu’il y a eu ces affrontements ».
Les allégations de Gatia sont rejetées par le MNLA qui dément avoir maltraité qui que ce soit. Les responsables du mouvement accusent plutôt l’état malien d’être responsable de cette attaque. Selon le MNLA l’état malien compromet ainsi le processus de négociation en cours. Attaye Ag Mohamed coordinateur de la commission droit de l’homme du MNLA joint par Modibo MARIKO
« C’est archi-faux. Nous démentons avoir maltraité qui que ce soit dans cette localité là. C’est un prétexte utilisé par les autorités maliennes. Avec leurs blindés ils ont appuyé les milices qui ont attaqué un petit poste. Et s’ils ont attaqué ce poste c’est parce que c’est un poste isolé avec peu d’effectif. Pour eux, c’est une victoire militaire, mais ils viennent de déclencher une situation qu’ils ne pourront pas maîtriser. Parce que là nous pensons que tout le monde est d’accord sur le fait qu’il faut renoncer à l’usage de la force. Il faut aller vers les négociations. Mais si la partie malienne décide par des connivences on ne sait lesquelles, compromettre le processus en cours, tant mieux nous allons y répondre ».
L’armée malienne a réagit à travers son chef d’état major adjoint Didier Dacko. Ce dernier dément l’implication de l’armée, et précise que le général Ag Gamou cité par le MNLA est à Bamako. Didier Dacko ajoute aussi que l’armée ne contrôle pas les milices.
La MINUSMA a réagi immédiatement en déployant un drone et des hélicoptères Apache pour vérifier la situation sur le terrain. Elle a également pris contact avec les parties pour assurer le retour au calme et le respect du cessez le feu du 23 mai.