Une cérémonie funèbre en hommage aux 9 soldats casques bleus nigériens s’est déroulée ce matin au siège de la Minusma à Bamako en présence d’ Hervé Ladsous, le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU et du ministre malien des affaires étrangères.
Le responsable des Casques bleus a présenté les condoléances des Nations unies aux familles des victimes. Il a également annoncé que les auteurs des attaques contre les troupes onusiennes seront punis. Il a demandé enfin aux groupes armés de « respecter leurs engagements ».
Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix de l’ONU.
« Nous avons, depuis New York, vécu l’intensité de cette tragédie. Une tragédie qui vient après de nombreuses autres. Ce sont pas moins de 30 casques bleus qui ont fait le sacrifice de leur vie depuis le début de la Minusma. Quelle terrible chose que cette menace, cette lâcheté dont font preuve les attaquants. La lâcheté et l’ignominie, ce sont vraiment les caractéristiques de cette situation que nous avons mission d’aider à redresser. Que les responsables ne l’ignorent pas, ils seront châtiés. Ils seront poursuivis, ils paieront l’ignominie des actes qu’ils ont commis. En même temps, il faut que tous les groupes armés qui se trouvent au Nord se tiennent à leur parole, se conforment aux engagements qu’ils ont pris à Alger, de travailler avec nous pour faire en sorte que le Nord du Mali retrouve la paix civile, que les populations que nous avons mission de protéger n’aient plus à souffrir, à être menacer dans leur quotidien, dans leur chaire. Ceci est quelque chose que nous ne devons jamais oublier ».
Dans son hommage Hervé Ladsous n’a pas évoqué la question qui revient de plus en plus souvent depuis la multiplication des attaques terroristes contre le contingent des casques bleus. Cette question c’est la capacité de riposte des soldats de la paix face à leurs assaillants.
Peu après l’attentat contre les 5 casques bleus tchadiens, Hervé Ladsous avait déjà plaidé en faveur d’un mandat « plus offensif ». Pour lui, le nombre des victimes enregistrées depuis le début de la mission impose désormais d’anticiper les attaques des groupes qui assaillent en permanence les déplacements et les camps des soldats de la paix.
Pour lui, « une posture beaucoup plus dynamique» est nécessaire pour aller chercher les attaquants avant qu’ils ne passent à l’acte ». Pour y parvenir, a-t-il rappelé, les Nations Unies disposent de troupes spéciales. Cette formule a déjà été utilisée en RDC avec la mise en place d’une brigade dotée d’un mandat plus agressif.
La demande d’un changement de stratégie des forces onusiennes se fait aujourd’hui de plus en plus pressente. La fragilisation des forces de la mission face aux groupes terroristes avec le retrait des forces françaises et la quasi absence des l’armée malienne, a déjà provoqué une réaction très ferme du Tchad et des condamnations réitérées du secrétaire général. La disparition des 9 casques bleus nigériens va imposer de la part du conseil de sécurité une réponse à la hauteur de la situation.