A l’issue de -la première étape des pourparlers inclusifs inter-maliens à Alger, les groupes armés tirent un bilan globalement positif du travail engagé ces dernières semaines.
Les différents acteurs affichent même un relatif optimisme pour la suite du processus. Mohamed Ag Aharib du HCUA pour la coordination.
« Il faut reconnaître que ces négociations ne sont pas faciles. Jusqu’à présent on n’est pas parvenu à cerner toutes les questions, à tomber d’accord sur tous les points. Mais malgré tout je reste optimiste, nous verrons dans les prochaines étapes, peut être qu’on ira plus loin. Il faudra saluer le courage aussi bien des groupes armés que du gouvernement malien, qui se sont assis ensemble. On a cohabité pendant un mois sans qu’il n’y ait des choses à regretter. Cela est très important. Donc tout laisse penser que la suite sera positive pour tout le monde. Je l’espère ».
Une position partagée par Ibrahim Abdoulaye Diallo de la plate-forme des mouvements du nord conduite par le CMFPR .
« Au terme de ces quatre semaines, ce que je peux dire c’est que, en ce qui nous concerne au niveau de la CMFPR, on est satisfait. Parceque nous pensons que nous avons fait notre part du boulot. Notre part du boulot consiste à dire tout ce que nous pensons, tout ce que nous voulons par rapport à nos communautés et à nos combattants. Et nous avons parlé franchement. Nous avons demandé ce que nous devons demander dans le cadre de la feuille de route et de tous les engagements que nous avons souscrits. Maintenant le blocage, c’est que nos frères de la coordination c’est à dire le MNLA, HCUA restent bloqués sur la fédération et l’autonomie. Et ça, je pense que c’est à la médiation de gérer cet aspect. Mais je suis optimiste et je pense que d’ici le retour après la fête, la situation évoluera positivement ».
Pour de nombreux observateurs, cette phase des négociations a été positive, malgré les divergences entre les parties. L’aspect positif de la première étape vient l’audition des sociétés civiles et le début des discussions de fond à travers la répartition des groupes thématiques. Autant de choses qui augurent de bonnes perspectives pour la prochaine phase.
Pr . Mamadou Samaké est chargé de cours à la Faculté des sciences juridiques et politiques de l’université de Bamako.
« Le principal bilan qu’on peut en tirer, c’est que les négociations de fond ont commencé. Déjà le fait d’accepter de se parler est une avancée. Je crois que la prochaine phase présage une bonne nouvelle dans la mesure où la feuille de route signée le 24 juillet dernier prend en compte les différentes résolutions pertinentes du Conseil de sécurité des Nations unies, qui fait référence au respect de la Constitution du Mali et à l’accord préliminaire qui, aussi, reconnaît l’intégrité du territoire malien.
Il n’y aura pas de blocage (dans la prochaine phase). Car vous vous souvenez qu’après l’ouverture officielle du groupe thématique sur les questions politiques et institutionnelles, certains groupes avaient boudé les travaux. Mais ils sont revenus à la table des négociations. L’ambassadeur d’Algérie au Mali ayant campé le décor en précisant que les discussions doivent se faire dans l’esprit du respect de la Constitution du Mali et les accords préalablement signés, qui ne remettent pas en cause l’intégrité du territoire malien. Les boycotts sont des techniques de négociation ».