La première phase des négociations d’Alger va se terminer. Après les concertations, place maintenant aux restitutions. Les représentants de la médiation internationale et les représentants du gouvernement de Bamako reçoivent depuis ce week-end les conclusions des deux délégations du nord.
Après les mouvements de la plate-forme, ceux de la coordination ont entamé aujourd’hui la restitution de leurs travaux avec la médiation. Les conclusions remises concernent les groupes thématiques relatifs aux questions institutionnelles et politiques, au développement économique, social et culturel. Le tour d’horizon du contenu des débats s’achèvera demain par les questions de défense et sécurité, de réconciliation, justice et humanitaires. Ces restitutions doivent en principe mettre fin à la première phase des pourparlers inclusifs. Le retour des délégations, notamment vers le Mali et le Burkina Faso est annoncé pour le milieu et la fin de la semaine. Les belligérants se retrouveront dans la capitale algérienne vers la mi-octobre pour une seconde étape qui devrait durer encore quatre semaines. D’ici là, la pause permettra à l’équipe de la médiation de plancher sur les propositions faites de part et autre.
Bert Koenders estime que « les négociations sont parvenues à une phase importante » Le représentant spécial de l’ONU reconnaît certes des divergences entre les parties, mais explique qu’ « il est important de faire des concessions pour parvenir à un accord ».
Bert Koenders, représentant spécial de l’ONU.
« Les conditions sont extrêmement positives pour les négociations. C’est pour cela que ces extrémistes sont entrain de faire ce qu’ils veulent. Parce qu’ils voient que maintenant toutes les conditions sont là. C’est dans ce contexte qu’on trouve toujours des gens qui veulent montrer qu’ils sont encore là, et ce sont les soldats Tchadiens qui ont payé le prix le plus lourd.
Le négociations sont dans une phase cruciale. Le timing de l’accord est très difficile à dire. Le plus important, c’est de maintenir la confiance, s’assurer d’une cessation des hostilités sur le terrain. Que ça reste calme. Ces gens là ne peuvent pas bouger sans que les autres ne voient. Il faut pas précipiter, mais ça ne doit pas durer trop longtemps. On a besoin d’un bon accord, et juridiquement c’est important que l’accord soit signé de toutes les parties ».
Une quarantaine d’associations de la société civile envisagent d’organiser une grande marche ce jeudi après midi pour dire « non à toute forme d’autonomie, de fédéralisme ou d’indépendance ». La marche quittera de la « Place de la Liberté » pour s’achever au « Rond-Point de la Paix ».
Baba Yakaré Sangaré est l’un des initiateurs de la manifestation. Il est président de l’association « Vert, Jaune Rouge ».
« Notre objectif est de mobiliser la nation face au défi auquel nous sommes confrontés à ce jour. Nous croyons fortement aussi que la société civile malienne a un grand rôle à jouer pour le bon déroulement des pourparlers en Algérie. Il est nécessaire que chaque Malien se mobilise pour montrer son choix pour le futur du Mali. Car les accords qui seront signés en Algérie auront des répercussions indéniablement sur l’ensemble du Mali et pour toujours. Nous disons non à l’indépendance, non au fédéralisme et à l’autonomie. Nous voulons le Mali et une République laïque sous toutes ses formes. Et c’est ce n’est pas l’opinion toute la société malienne sans distinction d’ethnie ou de provenance de région ».