Il y a quelques jours le président américain, Barack Obama, a déclaré que l’épidémie de la fièvre ébola est actuellement « hors de contrôle ». Au cours des dernières semaines, le nombre des victimes a considérablement augmenté et les prévisions sont très inquiétantes.
Avec près de 2 300 morts, l’épidémie d’Ebola n’a jamais paru aussi hors de contrôle, en Afrique de l’Ouest. C’est le cas surtout au Liberia, le pays le plus touché, qui s’est dit hier « gravement menacé » dans son existence même.
Devant le Conseil de sécurité de l’ONU, le ministre libérien de la Défense, a dressé un constat accablant en forme d’appel au secours: la maladie, a-t-il dit, « se propage comme un feu de forêt, dévorant tout sur son passage ». Mettant en cause, selon lui, jusqu’à l’existence même de son pays.
En début de semaine, l’ OMS a estimé à plusieurs milliers de nouveaux cas dans ce pays très fragile d’ici à la fin du mois.
Au Mali, à ce jour aucun cas avéré n’a été enregistré par les autorités sanitaires.Ces dernières ont renforcé leur dispositif de surveillance aux frontières. Le gouvernement a débloqué 200 millions de francs CFA pour augmenter l’efficacité de son cordon sanitaire pour la protection de la population. Une population inquiète à l’image de la petite ville de Faléa à la frontière avec la Guinée. Ses représentants ont a adressé une lettre aux autorités pour exprimer leur crainte du fait de la proximité de la localité avec un pays affecté par la maladie.
Le Mali n’a donc pas encore enregistré de cas avéré. Selon les autorités sanitaires, cela est du à la mobilisation des populations, au travail d’information et de sensibilisation sur le terrain, mais aussi et surtout au renforcement du dispositif de surveillance.
Markatié Daou est chargé de la communication au ministère malien de la santé :
« Jusqu’où le Mali sera épargné ? La réponse n’incombe pas aux seules autorités de la santé. Il s’agit d’une synergie d’action. Il est bon d’agir sur la base des rumeurs plutôt que de négliger des cas qui puissent se révéler plus tard dramatiques. Chaque fois que nous avons des informations sur un cas suspect, nous agissons vite. Le Mali compense l’ ouverture de ses frontières par des actions de communication, de partage d’informations avec des pays touchés par l’épidémie.
L’argent est en train d’être mobilisé, même si la cadence est assez timide. Une régie spéciale a été ouverte à la demande du ministre de la santé. Et cette régie nous permet de financer les activités les plus urgentes, comme les missions de supervision, d’équipement, d’examens, de prélèvements, etc. Bref, les besoins de l’équipe d’intervention rapide sur le terrain et qui travaille avec les services socio-sanitaires. L’argent qui est mobilisé aujourd’hui est destiné à ces fins ».