Le budget rectificatif , pour l’exercice 2014, a été soumis hier à l’examen des députés de l’Assemblée nationale. Après débats, le nouveau budget a été adopté par 111 voix , contre 21. A noter qu’il n’y a pas eu d’ abstention. Le budget rectifié se chiffre à plus de 1.660 milliards de francs CFA, contre plus de 1.518 milliards initialement prévus, soit une augmentation de l’ordre de 8 %.
Adopté en juillet dernier en Conseil des ministres, le nouveau budget rectificatif est en augmentation par rapport à l’exercice écoulé. Selon le document débattu par les députés, l’exécution du budget 2014 a lieu dans un contexte international de reprise économique. Et ce malgré les risques de dégradation liés à l’augmentation des prix de certaines matières premières, telles que le pétrole.
Au plan national, son exécution est marquée par les perspectives macroéconomiques favorables en raison du rétablissement de la sécurité et du retour des partenaires techniques et financiers.
Le cadrage de la loi des finances rectificative 2014, précise le document, est bâti sur des hypothèses d’un taux de croissance réel du PIB de 6,5 %, contre un taux de 6,3 % dans le cadrage initial, d’un taux d’inflation de 2,9 % et un objectif de solde budgétaire de moins 0,5 %.
La préparation du projet de loi des finances 2014, rectifiée hier, est intervenue à un moment où l’ économie nationale est soumise à une série de crises que le pays a connues. Cela a entraîné de grandes incertitudes sur les objectifs de recettes budgétaires en raison de la contraction de l’activité économique.
L’opposition a rejeté le texte rectificatif du budget, estimant qu’il s’agit d’un budget « irréaliste » et témoigne que « le l’Etat vit au dessus de ses moyens ».
Mody N’Diaye est président du Groupe parlementaire d’opposition VRD.
« La modification de ce budget initial était la prise en compte dans le budget rectifié des dépenses extraordinaires qui avaient été faites par le gouvernement, à savoir l’acquisition de l’avion et les contrats d’équipements militaires. Donc, sur la base de cette conjoncture on devait s’attendre à un budget qui était recentré, à savoir que les ressources internes devaient être vues à la baisse à tous les niveaux. Nous, nous sommes rendus compte que le gouvernement a renforcé d’autres dépenses alors que ses ressources ont diminué. Et ces instructions, qui n’avaient pas de contrepartie dans les financements, notamment les financements extérieurs, nous ont amenés à dire que les dépenses ne sont pas réalistes. Et que le train de vie de l’Etat s’est dégradé parce qu’il veut dépenser plus que ce qu’il a et que cela ne correspondait pas également à la conjoncture que nous vivons aujourd’hui. Les dépenses sont exagérées parce que certains postes ont été augmentés par la volonté de l’Etat. Mieux, nous nous sommes rendus compte qu’effectivement, concernant la session de l’avion, il y a eu une compensation avec certaines dépenses qui ont diminué à concurrence de 14,5 milliards, mais nous avons relevé qu’il n’y avait aucune inscription concernant les équipements militaires ».