Le mouvement de grève lancé par l’Union nationale des travailleurs du Mali, UNTM, a débuté aujourd’hui. Dans la matinée des arrêts de travail ont été constatés à Bamako . Pour autant un service minimum a été assuré dans les hôpitaux et centres de santé.
Pour ce premier jour de grève, l’administration publique été fortement paralysée. A la cité ministérielle, les départements sont à l’arrêt. Mais les ministres, les secrétaire généraux et les chefs de cabinets et leurs chauffeurs ont travaillé.
Seydou Dembélé, Chauffeur au ministère du commerce, témoigne : « Normalement, on doit faire la grève aujourd’hui et demain. Mais ce que j’ai appris aujourd’hui, c’est que les chauffeurs du ministre, du secrétaire général et du chef de cabinet, vont travailler aujourd’hui ».
A Bamako comme dans plusieurs régions du pays, les banques n’ont pas travaillé aujourd’hui. Mais dans le secteur de la santé, les structures sanitaires ont assuré le service minimum. C’est le cas au service des urgences de l’hôpital Gabril Touré, où plusieurs médecins ont été désignés pour la garde.
Au Centre de santé de référence de la commune III, les malades peuvent compter sur le service minimum. Mme Touré Nana Kadidiatou Diarra, infirmière : « Malgré la grève, je suis venue travailler parce que je suis de garde. C’est pour assurer le service minimum. Ceux qui sont de garde viennent assurer le service minimum, ainsi que le chef de service. C’est toute une équipe qui est là. On continue à recevoir les malades, mais ce sont les urgences qu’on gère ».
Les médias ne sont pas en marge du mouvement de grève. Le quotidien national « L’Essor » n’est pas paru dans les kiosques aujourd’hui, et la chaîne de télévision publique, ORTM, a fortement allégé ses programmes de diffusion.
Pour le secrétaire général de l’UNTM , le mot d’ordre de grève est est très suivi. Selon Yacouba Katile après avoir fait le point de la situation sur le terrain, aussi bien à Bamako qu’à l’intérieur, le constat est satisfaisant. Modibo MARIKO l’a joint au téléphone.
« La réussite de la grève est totale au niveau de toutes les structures qui sont affiliées à l’UNTM et qu’au delà même des structures affiliées. Car certains syndicats amis ont décidé de nous accompagner. Moi j’ai fait le tour de mes structures au niveau du trésor, au niveau des impôts, au niveau des banques, au niveau des télécommunications (SOTELMA Orange Mali), les transports d’Etat aussi sont compris. A l’intérieur également, la situation se présente de la même manière. J’étais en contact avec Ségou, le compte rendu qui nous est fait c’est que ça été suivi à 100%. A Mopti, Gao, Sikasso, Kayes, même au niveau des cercles. En termes de pourcentage, je vous dirai qu’on a fait 100% ».
De son côté le gouvernement affirme qu’il reste ouvert au dialogue. Le Ministre du travail, de la fonction publique, et des relations avec les institutions, Bocar Moussa Diarra l’a rappelé à différentes reprises hier.
Le ministre souligne néanmoins qu’il est impossible pour l’État d’aller au delà des 12 points d’accord sur les 17 revendiqués. Bocar Moussa Diarra était l’invité du grand dialogue hier
« Quand on voit l’histoire de ce pays, pour nous syndicalisme rime avec patriotisme. Et c’est ça qui vaut le respect que nous avons pour le syndicalisme. Quand ce lien est rompu, ça nous étonne. L’Etat du Mali est un Etat serein qui a bien conscience de ses priorités, et nous allons travailler dans le sens de la solution de ces priorités. Nous sommes ouverts au dialogue, et je ne pense pas que l’UNTM elle même ait intérêt à rompre avec nous, parce que sa mission c’est de travailler à améliorer les conditions des travailleurs. Et nous, notre mission c’est d’être réceptifs à cela. Si on nous demande plus que nous en avons, nous ne sommes pas prêts à créer davantage de crises dans notre pays . Nous avons des priorités, tout le monde est d’accord. Ce qui est mieux pour nous tous c’est que l’UNTM, comme toutes les autres centrales syndicales, soit dans ça, puisse que c’est cela la priorité du Mali aujourd’hui ».