Les négociations de paix entre le gouvernement malien et les groupes armés vont reprendre le 1er septembre à Alger et non plus le 17 août comme prévu initialement. C’est le ministre algérien des affaires étrangères qui a annoncé le report de la date de la reprise des négociations.
Dans son communiqué le ministre indique que c’est l’Algérie en sa qualité de chef de file de la médiation qui a fixé la date du lancement des négociations au 1er septembre à Alger. Cette décision, explique le texte, « répond au souci de réunir au bénéfice de la prochaine étape des négociations l’ensemble des conditions susceptibles de favoriser leur tenue dans un climat serein et constructif ». Toujours selon le même communiqué, la décision a été prise « à la demande de parties maliennes qui ont souhaité disposer de temps suffisant pour la consolidation et le parachèvement de leurs consultations et préparations ».
Ce report des négociations a été décidé après concertation du gouvernement du Mali. C’est ce qu’a déclaré le ministre malien des affaires étrangères, Abdoulaye Diop, dans un point de presse ce matin à Bamako.
Le 24 juillet dernier à Alger un document avait fixé la seconde phase des négociations du 17 août au 11 septembre.
A cette date, le gouvernement de Bamako et six groupes armés ont signé, après huit jours de discussions à Alger, une Feuille de route en vue de « la mise en place d’un cadre pour des négociations de paix pour permettre l’émergence d’une solution globale et négociée » dans le pays.
« Derrière les raisons techniques évoquées par le facilitateur algérien pour expliquer ce report, il y a aussi des raisons politiques, qui ne sont pas toujours déclarées ». La réflexion vient de Me Amadou Tiéoulé Diarra, avocat au Barreau malien et chargé de cours à la faculté des sciences juridiques et politiques de l’université du Mali. Pour lui, certains événements dans les relations entre le Mali et la France ont changé la donne des négociations.
Issa Fakaba Sissoko l’ a rencontré . Voici son analyse.
« Dans les relations diplomatiques entre les pays, on met en avant les questions techniques pour cacher les questions diplomatiques. C’est normal. Mais nous devons aller au delà pour comprendre. Moi, je pense qu’il faudra que nous comprenions que l’accord de défense, qui a été signé entre le Mali et la France, expliquerait en partie ce report. Car si cet accord n’était pas signé, l’Algérie avait les mains libres pour le processus de paix. Mais aujourd’hui avec la signature de cet accord entre le Mali et la France, les donnes changent. Car maintenant la France va devenir un maître dans le processus de négociations. Les raisons techniques en matière diplomatique sont des raisons politiques ».