Une quarantaine de chefs d’Etats africains sont réunis depuis ce matin à Washington, dans la capitale américaine pour le Sommet Afrique- Etats Unis. Il durera trois jours, et portera sur des thématiques comme la gouvernance, la paix et sécurité, les générations futures. Le président malien, Ibrahim Boubacar Keïta, qui participe à ce sommet, aura plusieurs entretiens, notamment avec la communauté malienne, mais aussi et surtout avec le président de la Banque mondiale. Enjeu : la relance économique au Mali.
Le sommet de Washington a d’abord un enjeu économique. L’administration américaine entend mettre en évidence son « engagement » envers l’Afrique en matière de commerce et d’investissement. Selon les prévisions du Fonds Monétaire International, « l’Afrique reste un continent d’avenir ».
Les échanges au cours de ce sommet Etats – Unis-Afrique, porteront sur trois thématiques : la gouvernance, la paix et sécurité, les générations futures.
L’un des enjeux majeurs sera aussi, la sécuritaire avec en toile de fond la lutte contre le terrorisme. Le président américain, Barack OBAMA et ses hôtes devraient, en effet, convenir des actions à mener pour réussir la lutte contre la menace terroriste.
En marge du sommet, le chef de l’Etat malien Ibrahim Boubacar KEITA aura des entretiens avec le président de la Banque mondiale et plusieurs personnalités américaines. Il assistera également à une conférence sur l’AGOA. Cette loi votée en 2000 par le Congrès américain, vise à faciliter la croissance et les exportations africaines vers les Etats Unis.
Le séjour américain du président IBK prévoit également une rencontre avec la communauté malienne vivant aux Etats unis.
Pour certains observateurs, le Sommet Afrique Etats Unis est « la suite logique de la guerre de positionnement pour le contrôle de la richesse mondiale. Mais il ne faut rien attendre comme retombées concrètes pour les Etats africains après l’échec de l’AGOA ».
Aminata Dramane Traoré est écrivaine et ancienne ministre de la culture du Mali. Selon elle, « les rapports de force sont totalement déséquilibrés, et estime que les pays africains n’ont pas eu le temps de se concerter pour ne pas aller en rangs dispersés ». « Chacun va négocier dans le cadre d’une coopération qui, d’entrée de jeu, propose de renforcer le commerce, l’investissement mais et surtout la sécurité pour que leurs entreprises puissent avoir les coudées franches », analyse Aminata Dramane. L’écrivaine malienne estime avoir des doutes quand elle se réfère aux réalités du monde d’aujourd’hui. « On n’ a tellement cru que l’AGOA (African Group and Opportunity), pouvait avoir quelques retombées pour certains segments de notre économie. Beaucoup d’Africains sont restés sur leur faim, hormis quelques pays de l’Afrique australe » ajoute-t-elle.