Un sommet d’urgence s’est ouvert aujourd’hui à Conakry dans la capitale guinéenne sur le virus Ebola. Il regroupe les chefs d’Etat de la Sierra Leone, du Liberia, de la Guinée et de la Côte d’Ivoire.
Le Mali n’a pas enregistré de cas jusqu’à présent. Les autorités recommandent cependant la vigilance chez la population et renforcent le système d’alerte et de surveillance.
Face à l’ampleur de l’épidémie, plusieurs pays du continent ont déclaré l’état d’alerte. En Sierra Leone, le président Koroma, qui a annulé sa participation au sommet Afrique-Etats Unis, a décrété l’état d’urgence. Les rassemblements publics sont interdits. Au Liberia, ce sont les écoles qui sont fermées jusqu’à nouvel ordre.
La fièvre hémorragique liée au virus Ebola a fait plus de 729 morts en Afrique de l’Ouest depuis le début de l’année et 1 300 personnes ont été contaminées. En Guinée Conakry, où l’épidémie est apparue en févier, la situation est hors de contrôle, selon l’Organisation mondiale de la santé. L’organisation onusienne ne recommande pas d’interdiction de déplacement ou de voyage, mais « une plus grande coopération entre les Etats ».
Le sommet de Conakry intervient à quelques jours de l’ouverture du sommet Afrique-Etats-Unis. L’épidémie d’Ebola sera sans doute l’un des gros dossiers de ce Sommet. L’autorité américaine de contrôle des maladies dépêchera bientôt une cinquantaine d’experts supplémentaires.
Berlin et Washington ont recommandé de suspendre, depuis jeudi 31 août, tout projet de voyage vers la Guinée, le Liberia et la Sierra Leone. Ils ont été rejoints par Paris, qui a ajouté le Nigeria aux pays déjà déconseillés.
Au Mali, les autorités sanitaires recommandent la vigilance. Pas de cas avéré, mais le dispositif de surveillance et de prévention déployés dans les villes frontières, notamment avec la Guinée, reste sur place.
Après les 13 cas déclarés négatifs, le Mali reste encore à l’abri. Le dispositif de surveillance mis en place en mars dernier a été renforcé. Des équipes sanitaires pluridisciplinaires ont été mises en place dans les villes frontières, comme l’explique Markatié Daou est chargé de la communication au ministère de la santé et de l’hygiène publique. « Le renforcement le premier dispositif nous a permis de déceler 13 cas suspects et de les prendre en charge dans les unités d’isolement. Sur la bande frontalière, entre le Mali et la Guinée, vous trouverez à Kourémalé, Kangaba, Sélingué, Kita, Kéniéba et autres, bref dans les postes frontaliers, une équipe pluridisciplinaire composée d’agents de santé, de sécurité, et même de la communauté ».
Interrogé sur l’éventualité d’une fermeture des frontières, le responsable du ministère de la santé explique que le règlement sanitaire ne le prévoit pas. « Nous pensons qu’il faudrait miser sur la sensibilisation », tempère-t-il.