Hervé Ladsous le patron des opérations de maintien de la paix de l’ONU, a estimé que « le statu quo ne peut pas durer » au Mali. Selon lui . Il faut que les pourparlers entre Bamako et les groupes armés du Nord s’engagent immédiatement.
« C’est maintenant qu’il faut entamer des négociations de paix », a déclaré Hervé Ladsous devant le Conseil de sécurité qui examine le renouvellement du mandat de la Mission de l’ONU au Mali. Le constat d’Hervé Ladsous est sévère . Selon lui depuis l’accord de Ouagadougou de juin 2013 entre le gouvernement malien et les rebelles touareg, très peu « de progrès ont été faits vers un dialogue réel et substantiel ».Évoquant la Minusma, dont le mandat doit être renouvelé à la fin juin, le numéro deux de Nations Unies a confirmé devant le Conseil l’intention de l’organisation de déployer des drones de surveillance au Mali « afin de renforcer les capacités de reconnaissance de la Minusma et de lui permettre de protéger les civils et son personnel ». Tout en saluant l’arrivée sur le terrain d’hélicoptères de combat, il a exhorté les États membres qui ont promis de fournir des ressources supplémentaires à la Minusma à le faire « le plus vite possible ».Selon Hervé Ladsous, la Minusma doit atteindre fin juin 77% de son effectif militaire total et 83% de son effectif policier. L’effectif maximal autorisé de la mission est de 12.640 hommes dont 11.200 soldats et 1.440 policiers.
Devant le Conseil, le ministre malien des Affaires étrangères Abdoulaye Diop a réaffirmé que Bamako « a choisi la paix » malgré les combats meurtriers de la mi-mai à Kidal (nord) entre forces maliennes et des groupes armés touareg. Le ministre malien a demandé que dans le cadre du renouvellement de son mandat, la Minusma soit déployée autour des villages et des campements touareg du Nord, et pas seulement dans les grandes villes, et qu’elle forme des patrouilles mixtes avec l’armée malienne.
« Concernant la stabilisation des régions Nord du Mali, mon pays voudrait voir figurer dans le futur mandant de la Minusma , une disposition claire portant sur le déploiement rapide de la Minusma au delà des grandes agglomérations des régions Nord du Mali, notamment autour des villages et des fractions nomades. Cette proposition a l’avantage de prendre en compte le mode vie des populations nomades du Nord du Mali, qui préfèrent vivre en dehors des grandes agglomérations. Cela permettra de combler le vide sécuritaire dans les zones grises ou de non-droits, où les populations sont les plus exposés à l’infiltration des groupes armés non signataires des Accords de Ouagadougou, et affiliés aux réseaux terroristes d’Aqmi, du Mujuao, d’Ançardine, et d’autres groupes de narcotrafiquants comme ce fut le cas en 2012 ».