Depuis sa création il y a 15 ans le Nepad, le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique, peine à atteindre son objectif de « résorber l’écart entre pays développés et pays sous-développés par des investissements massifs ». Un sommet des chefs d’Etat du Nepad s’est achevé hier soir à Dakar auquel participait le président IBK pour défendre le projet du corridor Bamako Dakar. De son côté Le président Sénégalais a lancé un appel au continent à miser d’abord sur ses propres ressources.
Le président Macky Sall a fait un plaidoyer pour l’accélération des infrastructures d’interconnexion. Le contexte de crise internationale « incite d’abord à compter sur ses propres efforts pour mobiliser des ressources domestiques à cause du reflux de l’aide publique au développement, et de la volatilité des marchés de capitaux » a dit le président Sénégalais. Selon lui, « l’Afrique a des besoins urgents » qui nécessitent d’« explorer différentes sources de financement. Le Nepad a définit 16 projets prioritaires dans les domaines de l’électricité, des ports et routes, chemins de fer et hydrocarbures. Il est notamment question de la modernisation du chemin de fer Dakar-Bamako, de la construction d’un corridor littoral Abidjan-Lagos, d’un corridor pour l’Afrique du nord,et d’ un pont routier et ferroviaire Brazzaville-Kinshasa.
Au sein du Nepad on reconnaît que si « pour certains de ces projets, les financements sont acquis « en revanche d’autres sont en difficulté » . Pour combler le déficit de l’Afrique en infrastructures, les experts estiment les dépenses à « près de 93 milliards de dollars par an pendant plus d’une décennie ». Raison pour laquelle le président Sénégalais a demandé que les budgets nationaux donnent la plus grande part des dépenses aux infrastructures ».
Les 16 projets prioritaires, dont la mise en œuvre a été annoncée par les chefs d’Etat au sommet du Népad, « vont échouer », prédit d’ores et déjà le Pr. Abdoulaye Niang, directeur du Centre d’études stratégiques « Sènè », et auteur d’un livre sur le Népad. Pour l’universitaire, il faut assurer l’essentiel du financement du Népad par les ressources nationales. Issa Fakaba Sissoko a joint le Pr. Abdoulaye Niang :
« Au regard du manque de leadership, de clairvoyance et de vision claires de stratégie de globalisation du co-entreprenariat, ces projets vont échouer. Ils vont rejoindre le cimetière des projets que nous avons eus à développer. Donc Macky Sall remplace Abdoulaye Wade qui n’a rêver que de ça ( le Népad), qui a passé tout son temps sur ça.
Les différents projet régionaux sont très bons dans leur conception, mais n’ont aucune chance d’être réalisés parce que tout simplement on ne se donne pas la stratégie de mobilisation des ressources propres pour le financement de ces projets.
En fait, le Népad a été créé, mais c’était toujours sur l’esprit du plan de Lagos, qui fait un plan et qui fait dépendre son financement à presque 100% des investissements étrangers. Donc, vous pouvez comprendre que si vous avez un plan et vous n’avez pas les ressources nécessaires pour le mettre en œuvre, ce plan ne peut qu’échouer.
Nos dirigeants n’arrivent pas à comprendre le système de défense stratégique dans l’action et le modèle de globalisation du co-entreprenariat que nous avons développés. Sinon la solution sur le plan modèle existe, et comment le faciliter aussi, mais il y a une question de volonté politique. Et le Mali peut être la base en changement dans ce domaine ».