Frontière Mali-Niger : bientôt des forces françaises pour lutter contre les groupes jihadistes.
Jean Yves Le Drian, ministre français de la Défense, à Gao

Frontière Mali-Niger : bientôt des forces françaises pour lutter contre les groupes jihadistes.

Jean Yves Le Drian, ministre français de la Défense a annoncé le déploiement de soldats de la force Barkhane à la frontière entre le Niger et le Mali . Cette région est le théâtre d’attaques sanglantes de groupes jihadistes ces derniers mois. Ce soutien a été demandé par le président Nigérien Mahamadou Issoufou.

Jean Yves Le Driqan qui s’est rendu après Bamako à Niamey a indiqué qu’un détachement de liaison et d’assistance opérationnelle est en train de se constituer à Tillabéri. Entre 50 et 80 hommes, des forces spéciales françaises, seront à pied d’oeuvre « dans trois jours » sur cette position, à 100 km au nord de Niamey. Ils seront dotés de capacités de guidage aérien pour appuyer les soldats nigériens au sol.
Les forces armées nigériennes ont été la cible de plusieurs attaques meurtrières ces derniers mois, attribuées à des groupes jihadistes maliens liés notamment au Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest. Quinze soldats nigériens ont été tués mercredi lors d’une attaque contre une patrouille de l’armée à Tilwa dans la zone de Ouallam à proximité de Tillabéri.
Début octobre, un peu plus au nord-est dans la région voisine de Tahoua, 22 soldats nigériens avaient été tués dans l’attaque d’un camp de réfugiés à Tazalit.

Selon le représentant du secrétaire général des Nations Unies au Mali Mahamat Saleh Annadif, en début mars, le contingent allemand sera renforcé avec l’arrivée d’hélicoptères d’attaque Tigre, ce qui doit porter leur effectif total à 900 hommes.

Selon des observateurs, cette nouvelle mesure de sécurité peut contribuer à lutter efficacement contre les mouvements djihadistes depuis leurs bases. Pour Boubacar Bocoum, spécialiste des questions de sécurité, la solution n’est pas que militaire, il faut aussi dynamiser les services de renseignements dans les zones menacées par le terrorisme.

Boubacar Bocoum est joint au téléphone par Hawa Berthé :
«Dans l’esprit du G5 toujours, il est important que la collaboration française se renforce et ce n’est pas seulement que la France qui vient, il y a l’Allemagne aussi qui s’engage à équiper et à appuyer techniquement les soldats dans cette zone pour mieux contenir les djihadistes. C’est en terme de logistique. Les Français ont plus de moyens, mais, cela n’exclut pas cette coordination et cette collaboration. Ce n’est pas une forme pour exclure le G5 encore moins d’exclure l’armée malienne. Dans cette histoire de djihadisme, vous comprendrez très bien que c’est un ennemi invisible.
Donc, il est parmi nous. Il s’agit de faire réellement un toilettage intérieur par rapport aux différents services de renseignements. Parce que, la difficulté aujourd’hui, c’est quoi ? Nous, nous sommes des musulmans et les djihadistes prétendent aussi être des musulmans. Donc, avec cette situation de guerre asymétrique, il faut aller traquer les djihadistes parmi nous. Et, cette guerre, c’est plutôt la guerre du renseignement. Il faut comprendre le mécanisme et traquer les commanditaires où ils sont.»