Boulkessi : calme précaire une semaine après l’attaque
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Boulkessi : calme précaire une semaine après l’attaque

Une semaine après l’attaque meurtrière contre l’armée malienne qui fait 11 militaires tués, le calme revient progressivement dans la localité de Boulkessi. Les populations qui vivaient dans la psychose reprennent peu à peu leurs activités. Selon les autorités locales, l’arrivée de renforts militaires sur place et la multiplication des patrouilles ont instauré la confiance chez les habitants.

L’attaque du 5 mars dernier dans cette localité avait provoqué le déplacement massif des populations. A cours d’armes et de minutions, plusieurs militaires se sont retranchés au Burkina Faso, pays frontalier avec le Mali. Selon des sources locales, plusieurs d’entre eux sont retournés.
Une semaine après l’attaque, un calme précaire semble régné dans la localité. Les activités commerciales et le trafic routier tentent de reprendre leur rythme, expliquent certains habitants, qui saluent « une forte présence » de l’armée malienne.
Située dans le cercle de Douentza, à la frontière avec le Burkina Faso, la localité de Boulkessi a été le théâtre d’affrontements meurtriers entre l’armée malienne et des groupes terroristes. Au cours des combats 11 militaires maliens ont été tués et de l’armement emportés.
Le « Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans » né de la fusion de trois groupes djihadistes dans le Sahel a revendiqué l’attaque. Celle-ci constitue la première opération officiellement revendiquée par cette formation, dont la constitution a été annoncée la semaine dernière.

L’attaque de Boulkessi avait en effet provoqué la psychose chez la population. Les militaires maliens qui s’étaient retranchés au Burkina sont de retour, selon les autorités locales, qui saluent la multiplication des patrouilles dans la localité.

Selon des élus de Mondoro, chef lieu de commune de Boulkessi : « On peut dire Dieu merci une semaine après, maintenant il y a l’apaisement dans la commune, il n’y a plus de problème. Nos militaires qui étaient dispersés aussi ont pu être ramenés. Certains étaient partis au Burkina, ils sont tous de retour. Il y a la paix pour le moment parce qu’il y a des renforts qui étaient partis à Boulkessi. Dès lors ça va. Il y avait quinze militaires qui étaient parti au Burkina, ce sont nos militaires même qui sont parti les ramener. Certains sont passés par Hombori. Dans certains villages aussi il y avait des militaires qui étaient fatigués, grâce à la population on a pu les amener chez le chef lieu de la commune. Les militaires sont en patrouille nuit et jour. Actuellement ça va, on remercie le bon Dieu.»
L’insécurité dans le Centre du pays continue d’impacter le processus de mise œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation. Cette situation inquiète les observateurs, qui recommandent à l’Etat la nécessité de résoudre l’équation peulh par l’écoute et des actions concrètes.
Baba Dakono analyste chercheur : « Nous sommes dans un cadre de rapport conflictuel historique qui a toujours existé entre agriculteurs et éleveurs et maintenant qui connaît une mutation avec une connotation ethnique. Ce conflit qui, je le rappelle, existe et a toujours existé entre ces communautés, même si les solutions ont toujours été trouvées.
Je viens de la région de Mopti et l’une des principales préoccupations de plusieurs personnes rencontrées dans cette région, est que pour elles, la région n’a pas d’interlocuteurs avec Bamako. Ils estiment que tous les problèmes de la région, notamment les problèmes sécuritaires sont gérés avec d’autres personnes qui, estiment-elles, ne sont pas les meilleurs interlocuteurs. Ce dont il convient aujourd’hui, c’est d’attirer l’attention du gouvernement qu’au niveau de la région, au niveau local, il existe des voix autorisées qui peuvent être des interlocuteurs même si elles ne sont pas membres de ces groupes armés et qui peuvent être, comme ça été par le passé, une sorte d’interface pour ouvrir cette plate-forme de dialogue entre le gouvernement et tous les citoyens qui ont des revendications de ce genre ».