Violation de l’Accord : l’ONU menace de passer aux sanctions
Des responsables de groupes armés

Violation de l’Accord : l’ONU menace de passer aux sanctions

Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait statuer ce mardi sur un projet de résolution sur le Mali. Il vise à instituer un régime général de sanctions contre ceux qui entraveront la mise en œuvre de l’accord pour la paix et réconciliation. Les groupes armés signataires de l’accord saluent « une bonne initiative ». Mais le vote du texte devrait se heurter à l’opposition de la Russie ou de l’Ethiopie, qui avaient émis des réserves sur son opportunité.

Demandé par le gouvernement malien le mois dernier, ce régime de sanctions se veut « dissuasif ». Il vise à contrer les nombreuses entraves à la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation signé en mai et juin 2015 entre Bamako et les groupes armés.

Le texte, s’il est adopté, prévoit la possibilité d’interdictions de voyages et de gels d’avoirs pour les entités ou individus responsables d’empêcher la mise en œuvre de l’accord d’Alger.
Les contrevenants seraient nommément visés par des sanctions en cas de violations du cessez-le-feu, d’obstruction à la mise en œuvre de l’accord de paix, d’attaques contre les forces armées maliennes ou les Casques bleus, de violations des Droits de l’Homme ou d’obstruction à l’acheminement d’aide humanitaire.
Le Conseil de sécurité de l’ONU est donc appelé à voter mardi ce projet de résolution, soutenu par la France. Toutefois, il devrait être confronté à l’opposition de la Russie ou de l’Ethiopie qui avaient émis plusieurs réserves sur l’opportunité d’un tel texte. Ces pays demandent de reporter de plusieurs semaines.

Cette réunion du Conseil de sécurité se tient alors qu’en juillet dernier de violents affrontements ont opposé les groupes armés de la CMA et de la Plate-forme à Kidal. Une trêve de 15 jours a été signée le 23 août dernier entre les deux mouvements. La Coordination des mouvements de l’Azawad salue cette réunion du Conseil de sécurité et souhaite l’adoption du régime de sanctions.

Almou Ag Mohamed, porte parole de la CMA.

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Du côté de la Plate-forme on salue « une belle initiative ». Selon ses responsables, l’adoption de ce texte devrait favoriser la mise en œuvre de l’accord conformément aux engagements de chaque partie.

AZa Ag Loudag Dag est député élu à Kidal, membre de la Plate-forme.

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L’adoption de cette résolution est une étape importante dans le cadre de la résolution du conflit malien, selon certains observateurs. Toutefois, ils estiment que la principale difficulté sera son application.

Me Abdrahamane Touré est analyste, avocat au Barreau malien.

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