Accord de paix : l’ONU accuse, les autorités maliennes rejettent
IBK et Djérie (CMA) le 20 juin 2015 lors de la signature de l'Accord pour la paix

Accord de paix : l’ONU accuse, les autorités maliennes rejettent

Le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, dénonce l’absence de progrès politique au Mali pour appliquer l’accord de paix de 2015. Dans un rapport, publié ce mardi, le chef de m’ONU s’est dit « profondément préoccupé » par les développements récents dans le pays, notamment la reprise de violents affrontements entre les groupes armés signataires. Les autorités maliennes reconnaissent des difficultés dans la mise en œuvre de l’accord, mais expriment leur étonnement face à un tel bilan.

Selon le Secrétaire général de l’ONU, deux ans après sa signature, presque aucun progrès n’a été réalisé dans l’application de l’Accord de paix et de réconciliation. Antonio Guterres regrette en particulier l’absence de progrès administratifs et institutionnels à Kidal et Tombouctou dans le nord du pays. Ce qui « envoie de mauvais messages », selon lui.
Pour le secrétaire général, le soutien inébranlable et l’engagement des parties signataires en faveur du processus de paix sont des pré-requis pour éviter de descendre dans un cercle vicieux de violence et de chaos. « Surtout au moment où le pays s’apprête à entrer dans une période électorale intense », ajoute-t-il.
Dans son rapport, le secrétaire général s’inquiète aussi « de la menace croissante » posée par des groupes terroristes à des pays voisins comme le Niger ou le Burkina Faso. Il appelle la communauté internationale à soutenir la prise en charge régionale de la lutte contre le terrorisme, notamment à travers la création d’une force militaire conjointe des cinq pays du Sahel.
Selon le patron de l’ONU, cette force « peut aussi contribuer à un environnement propice pour la Minusma, afin qu’elle applique pleinement son mandat ». Toutefois, Guterres rappelle que le succès de la force conjointe et celui de la Minusma sont intrinsèquement liés aux progrès du processus de paix au Mali.
Les autorités maliennes se disent surprises par ce rapport. Le ministre malien des Affaires étrangères reconnait des difficultés dans la mise en œuvre de l’accord d’Alger, mais souligne que « des avancées importantes ont été enregistrées ».
Abdoulaye Diop, ministre des Affaires étrangères, au micro de nos confrères de RFI :

Télécharger


Pour certains observateurs ce rapport du Secrétaire général de l’ONU, décrit la réalité du terrain. Ils estiment que les reproches qui ont été faits au processus de paix sont une manière pour l’ONU, d’inviter les parties signataires à accélérer la mise en œuvre de l’accord.
Baba Dakono, chercheur à l’Institut d’études de sécurité ISS/Dakar :

Télécharger