Alger : les mouvements de la coordination continuent à boycotter  les travaux
Pourparlers d'Alger

Alger : les mouvements de la coordination continuent à boycotter les travaux

Après une reprise agitée hier, les négociations directes entre le gouvernement du Mali et les groupes armés se sont poursuivies aujourd’hui. Mais sans les mouvements membres de la coordination qui refusent toujours de participer aux travaux.

Après avoir quitté la salle hier pour protester contre la présence de la CM-FPR, les groupes armés de la coordination (MNLA, HCUA, MAA dissident et CM-FPR 2) ont décidé de ne pas prendre part aux travaux du jour. En revanche, les mouvements membres de la plate-forme ( CM-FPR, MAA et CPA) ont participé aux travaux de ce matin du groupe thématique relatif aux questions politiques et institutionnelles. A l’exception de la CPA, les membres de la plate-forme ont également participé aux travaux de la commission chargée d’étudier le développement économique, social et culturel. Les travaux se sont poursuivis dans l’après-midi avec les commissions défense et sécurité d’une part, et réconciliation, et justice d’autre part. La question du retour du mouvement de la coordination  depuis son départ d’hier se pose toujours. Aucune information officielle n’a filtré pour le moment. Mais selon des sources proches des groupes armés, des consultations seraient en cours pour permettre leur retour à la table des négociations. Toujours selon ces sources, le président de la Coalition du peuple de l’Azawad ( CPA), Ibrahim Ag Mohamed Assaleh, s’emploie actuellement à ramener la coordination à la table des négociations.

Le blocage du processus des négociations aura sans doute des conséquences sur la suite du calendrier . C’est le constat de nombreux observateurs pour qui, la communauté internationale doit prendre ses responsabilités . Me Amadou Tiéoulé Diarra est avocat au barreau malien, chargé de cours à l’Université de Bamako : « C’était prévisible, mais ce n’est pas un blocage fondé sur des arguments de conséquence. Car, la CMFPR de Me Touré est partie prenante des négociations. Les autres lui reprochent le fait qu’il ne soit pas belligérant. Mais là n’est pas la question de fond. Parce que rappelez-vous que dans le discours d’ouverture le 1er septembre dernier (début du 2ème round des négociations), le représentant des groupes a dit que les Arabes, les Touaregs, les Peuhls et les Sonrais avaient adressé une lettre au Général De Gaulle ( référence à une lettre écrite en 1962 et adressée à l’époque au chef de l’Etat français) . Par conséquent, il n’y a pas de raison d’exclure une partie. Si leur prétention est d’étendre l’Azawad sur toute la partie du Nord, toutes les ethnies, toutes les communautés du Nord ont une raison particulière d’être présents. Ce reproche fait à la CMFPR de Me Harouna Touré, n’est pas un reproche valable dans la mesure où ils ont intérêt à la négociation. Même s’ils n’ont pas pris des armes contre le Mali, ils y ont intérêt dans la mesure où c’est leur sort qui est en train d’être discuté. Le choix de leur camp ne doit être déterminé par les autres groupes armés, mais plutôt par les intérêts qu’ils défendent dans la République du Mali ».