Affaire Alhassane à la CPI : la défense demande la disqualification des juges de la chambre préliminaire
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Affaire Alhassane à la CPI : la défense demande la disqualification des juges de la chambre préliminaire

Les représentants des victimes ont pris la parole ce mercredi à la Cour Pénale Internationale. Et à la suite du procureur, ils ont tenté de démontrer « la nécessité de poursuivre Alhassane pour les crimes qu’il a commis ». Les avocats des victimes se disent convaincus de l’implication du suspect et sont prêts à faire appel s’il n’est pas poursuivi. La cour devrait confirmer ou « non » si le présumé djihadiste doit être jugé ou relâché. 

Les avocats des victimes ont enfoncé le clou ce mercredi en rapportant les récits de certaines victimes. Par exemple, cellui de cette fille mariée de force par les jihadistes. « Son mari rentrait tous les soirs avec au moins 3 autres hommes qui abusaient d’elle. Et après le départ des jihadistes, elle s’est retrouvée avec une grossesse« , explique l’avocat Kassongo Mayombo. Pour lui Alhassane est un accusé et les preuves contre lui confirment son implication.

Me Kassongo soutient que « Alhassane a beaucoup plus d’éléments à charge. C’est ce qu’on appelle les éléments accablants. Parce qu’il y a beaucoup d’actes de crimes de guerre. Il y a beaucoup d’actes de crimes contre l’humanité. Et encore une fois, le Bureau du Procureur a démontré beaucoup d’éléments qui impliquent son rôle, qui impliquent ses crimes à lui ».

Les représentants des victimes déplorent le retard accusé dans leur désignation. Chose qui ne leur a pas permis de recenser toutes les victimes. Cependant ces avocats affirment que la porte n’est pas fermée.

« Nous n’avons pas été désignés assez tôt. Parce que si nous l’avions été tôt, on aurait entrepris un travail beaucoup plus étendu qui nous permettrait d’avoir plus de victimes. Et faire en sorte qu’il n’y ait pas de victimes laissées sur le qai », a déclaré Me Seydou Doumbia, un des avocats des victimes. Selon lui, « après que les juges aient rendu leur décision de poursuivre, toutes victimes qui aimeraient avoir réparation, nous les enregistrons. Et elles viennent s’ajouter à celles qui ont demandé la procédure ».

Les charges contre Alhassane ne sont pas encore confirmées. Et il faut signaler qu’en cas de confirmation des charges contre le suspect et son renvoi devant une chambre de première instance, un autre combat va commencer pour les victimes. C’est celui de la réparation.

Pour les avocats de la défense, les erreurs dans le document présenté par Mme le Procureur, sont « trop fondamentales » pour que les charges puissent être confirmées à ce stade. Aussi, ils ont déposé une requête demandant la disqualification du panel de juges chargée de conduire cette audience.
Me Marie Hélène Proulx, l’une des avocates du suspect Al-Hassane :

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