Démocratie au Mali : « les religieux peuvent jouer un rôle sans quitter la mosquée », pensent des politologues
OUsmane chérif Haïdara et Mahmoud Dicko, deux influents leaders religieux

Démocratie au Mali : « les religieux peuvent jouer un rôle sans quitter la mosquée », pensent des politologues

Longtemps restés hors du champ politique, les religieux ont investi l’arène politique avec l’avènement de la démocratie. Pour des leaders religieux, leur rôle a été capital surtout pour l’apaisement du climat social. Des observateurs estiment en revanche qu’ils ont, parfois, dépassé les bornes, se servant même de la religion comme moyen de pression dans l’espace démocratique.

Pour le politologue Daouda Traoré, les leaders religieux ont joué un rôle important dans la démocratie. « Les réligieux pendant très longtemps ont été d’un apport très important par rapport à l’apaisement même du climat social », affirme-t-il. L’universitaire estime cependant que ceux-ci sont parfois sortis de leur rôle. « Il y a eu des fois où ils ont dépassé les bornes et sont allés au-délà du rôle qui leur était dévolu. Et ç’a pris des proportions inattendues et incontrôlées ».
Certains religieux ne partgent pas du tout cet avis. Selon eux, en tant que citoyen, les réligieux ont le droit de s’impliquer dans la gestion de la nation. « Au Mali il y a des gens qui pensent que les religieux sont des étrangers dans leur propre nation. Cela est faux ! Que ça soit clair !», martèle Ibrahim Ilas Maiga membre du Haut Conseil Islamique de Tombouctou. Selon lui, «toute personne qui vit dans une nation a le plein droit de parler du système ». Il affirme que « les leaders réligieux ont joué un rôle capital dans la cohésion sociale, la paix et la stabilité »
Aujourd’hui, les avis divergent sur la présence des religieux dans l’espace public. Mais pour le politologue Traoré, les réligieux peuvent rester dans les mosquées et jouer un rôle dans la démocratie.