Report des ANR : une décision diversement appréciée par la classe politique
Le Président de la transition Assimi Goïta, lors d'une rencontre sur ANR. Crédit photo : Présidence de la république

Report des ANR : une décision diversement appréciée par la classe politique

Les assises nationales de la refondation ont été décalées à une date ultérieure. Le Panel des hautes personnalités chargé de l’organisation de ces assises l’a annoncé ce mardi 23 novembre dans un communiqué. Le document indique que ce report vise à trouver un consensus plus large entre toutes les forces vives de la nation pour une participation inclusive. Pour certains partis politiques, ce décalage est une nouvelle stratégie pour les autorités de proroger la Transition. Les assises de la refondation étaient prévues entre le 22 novembre et le 26 décembre 2021.

Le report de ces assises est un non-événement pour le cadre d’échanges des partis et regroupements politiques pour une transition réussie. Cette coalition de partis continue de s’opposer à la tenue de ces assises qu’elle juge inopportunes « Dès le début, on a dit que ces assises sont inopportunes et coûteuses pour le budget national. Nous saluons quand-même l’esprit de rassemblement. Mais que ce rassemblement soit autour des enjeux de la transition, tels que la sécurisation des Maliens et de leurs biens, les réformes nécessaires », affirme Sékou Niamè Bathily, chargé de communication de ce cadre d’échange. Il appelle les autorités à travailler à lever les sanctions qui assaillent le pays. « Et aussi d’éviter de nouvelles sanctions en publiant le chronogramme clair et précis des élections générales à venir », ajoute-t-il.

Une décision sage. C’est en ces termes que Jeamille Bittar qualifie le report de la tenue des assises de la refondation. Pour le président du parti Mouvement citoyen pour l’alternance, le travail et la transparence, il est nécessaire de consacrer le temps qu’il faut à ces concertations « Le panel a été mis en place il n’y a pas longtemps. La prise de service et le réglage nécessitent un temps ». Avant d’ajouter que le pays est sur la bonne voie. « Nous avons dit également que nous voulons d’une transition bâclée. Aller vite en besogne et après dire qu’il y a eu des ratés. Il faudrait se donner le temps de bien faire les choses ». Et Jeamille Bittar de conclure « encore une fois, cette transition est une chance pour le Mali de pouvoir se remettre sur les rails ».

C’est la deuxième fois que les assises nationales de la refondation sont reportées. Selon les autorités, de nouvelles dates seront communiquées à l’issue des concertations en cours avec les forces vives.

Des universitaires estiment que les assises nationales de la refondation sont une bonne chose pour le pays à condition qu’elles soient inclusives. Ceux-ci préconisent le dialogue franc entre les parties.

Dr Fousseyni Doumbia, enseignant chercheur à l’université des sciences juridiques de Bamako

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