Sanctions contre le Mali : le trafic vers la Guinée pourrait basculer à plus 60%
Image d'illustration ©Conakry Terminal - Bolloré Ports

Sanctions contre le Mali : le trafic vers la Guinée pourrait basculer à plus 60%

Une délégation malienne composée des ministres et d’opérateurs économiques s’est rendue lundi 17 janvier 2022 dans la capitale guinéenne pour rencontrer leurs homologues. L’objectif serait d’assurer le trafic régulier des marchandises vers le Mali.

Cette décision intervient après la fermeture des frontières des pays membres de la CEDEAO et de l’UEMOA avec le Mali. Pour les autorités maliennes, cette visite de travail vise à renforcer les relations d’amitié et de coopération entre la Guinée et le Mali.

Aux termes des échanges, les deux délégations ont exploré les voies et moyens nécessaires pour ravitailler le Mali à partir du port de Conakry. Il s’agit de prendre des mesures immédiates pour convoyer les marchandises maliennes déjà disponibles en Guinée. Cette approche devrait permettre également de créer des conditions pour accueillir les cargaisons et les navires qui sont orientés vers le port de Conakry.

Le Président de la Chambre de Commerce et d’Industrie du Mali CCIM soutient que « le trafic malien pourrait basculer de 60% voire 70% vers la Guinée Conakry ». Pour Youssouf Bathily « c’est la capitale la plus proche et la plus viable économiquement pour les Hommes d’affaires maliens ».

Les autorités portuaires guinéennes ont assuré de leur capacité à satisfaire les besoins maliens. Elles expliquent que « le port dispose d’une capacité de stockage de plus de 1. 600 conteneurs et une surface de 30 hectares ».

Lire aussi : Sanctions de la CEDEAO : la Guinée, l’Algérie et des OSC soutiennent le Mali

Le Président de la CCIM a rappelé qu’avant l’embargo « 70% de nos marchandises passent par Dakar et 20% par Abidjan ». « Les ports de Conakry, Accra au Ghana, et Lomé au Togo n’occupaient que 10% », précise Youssouf Bathily.

Dans son plan de riposte aux sanctions de la CEDEAO et l’UEMOA, le gouvernement malien a préconisé la multiplication des corridors pour assurer l’approvisionnement correct du marché national. Selon les autorités maliennes, des échanges sont en cours avec l’Algérie et la Mauritanie pour faciliter l’accès à leurs ports en vue de ravitailler le marché malien.

Les corridors Conakry et Nouakchott, issue de secours pour le Mali

Les ports de Conakry et de Nouakchott s’avèrent avantageux pour les opérateurs économiques maliens expliquent des membres du conseil malien des chargeurs. Ces deux corridors peuvent assurer efficacement l’approvisionnement du pays même si auparavant certains opérateurs disaient craindre l’insécurité sur la route de la Mauritanie et déploraient l’état de la route de la Guinée.

Bamba Tidiani Kanadji, opérateur économique et membre du Conseil maliens des chargeurs :

Télécharger