Au Mali, deux enfants sur trois travaillent
Des enfants sur un site d'orpaillage

Au Mali, deux enfants sur trois travaillent

Le Mali à l’instar des autres pays du monde célèbre aujourd’hui 12 juin la journée mondiale contre le travail des enfants sous le thème « éliminer le travail des enfants dans les chaînes de production ». 168 millions d’enfants dont plus de 3 millions au Mali sont encore employés contre leur gré dans le monde.

Pour lutter contre le travail des enfants le Mali a entrepris plusieurs actions sur le plan institutionnel, législatif et juridique. Ce qui résulte de l’interdiction du travail aux enfants de moins de 15 ans sur le territoire malien, même si l’application de la mesure n’est pas manifeste.

Pour mener à bien la lutte contre le travail des enfants, une cellule nationale contre le travail des enfants a été mise en place depuis 2010. Selon les responsables de ce département, « deux enfants sur trois travaillent au Mali, soit plus de trois millions d’enfants travailleurs sur l’ensemble du territoire national ». Le secteur qui exploite plus ces enfants est celui de l’agriculture.

Le parlement des enfants exhorte les autorités à entreprendre des actions concrètes pour éradiquer le phénomène. Mais les autorités estiment que la lutte contre le travail des enfants est une lutte de longue haleine. Toutefois, elles entendent mettre fin aux plus dangereuses formes du travail des enfants d’ici 2025.

Le ministère du travail œuvre d’arrache-pied pour lutter contre le travail des enfants. L’un des objectifs que s’est fixé le département est l’élimination des dangereuses formes du travail des enfants d’ici 2025.
Boucary Togo est le directeur de la cellule nationale contre le travail des enfants, un département rattaché au ministère du travail. Il a été joint au téléphone par Ayouba Sow :
« Il y a eu beaucoup d’actions qui ont été menées sur le terrain, que ça soit dans le domaine de la législation, que ça soit dans le domaine de l’information et de la sensibilisation. Il y a eu même des actions directes, c’est à dire des projets au bénéfice des populations qui sont sur le terrain. Des actions par rapport à l’information et à la sensibilisation au retrait et surtout à la réinsertion des enfants. Et cela dans plusieurs domaines, notamment le domaine de l’orpaillage traditionnel, le domine du travail domestique, le domaine de l’exploitation sexuelle des enfants à des fins commerciales ».
Quel est le taux d’enfants concernés par le phénomène ?
« L’étude nationale sur le travail des enfants qui a été réalisée en 2005, parle de 2 enfants sur 3 qui sont économiquement actifs. En faisant la somme, on se retrouve avec un peu plus de 3 millions d’enfants qui travaillent, qui mènent une activité économique sur l’ensemble du territoire malien. Ça c’est au niveau national. Mais au niveau international, ils sont au nombre de 168 millions d’enfants au niveau mondial. Ce que nous voulons quand même, c’est d’ici 2025, arriver vraiment à l’élimination des formes les plus dangereuses du travail des enfants. Les textes sont là, des textes qui interdisent le travail des enfants. Mais avant les textes il faut informer, il faut connaître ces textes-là ».

Les responsables du parlement des enfants du Mali sont allés aujourd’hui à la rencontre des enfants travailleurs pour s’acquérir des raisons de ce phénomène. Selon la présidente de l’organisation, « les deux principaux facteurs déclencheurs du travail des enfants sont la pauvreté des parents et la non-scolarisation des enfants ».

Fadimata Ibrahim Sangaré a été jointe par Ayouba Sow :
« Nous avons eu à échanger avec ces enfants pour connaître les problèmes qui leur poussent à travailler ».
Qu’est ce qui pousse les enfants à travailler?
« C’est la pauvreté de leurs parents, parce qu’ils n’ont pas d’argent. Donc, ils sont poussés à aller travailler pour apporter quelque chose à la famille. Ils ont aussi parlé de la non-scolarisation. Ce sont les deux grandes causes qu’ils ont cité comme étant facteur déclencheur de leur travail.
Moi, en tant que présidente du parlement, je veux vraiment que les autorités s’engagent à mener des actions concrètes pour lutter contre le travail des enfants. Les conséquences du travail des enfants, c’est que d’un, un enfant travailleur a la capacité intellectuelle réduite. De deux, il va vite vieillir. De trois, il n’aura pas la chance d’aller à l’école et apprendre comme ses autres camarades. Et il n’aura pas la chance de devenir un grand leader de ce pays de demain, de pouvoir apporter sa pierre à l’édifice ».