Ebola : décès d’un deuxième cas, la clinique Pasteur à Bamako en quarantaine
Un dispositif de sécurité a été déployé autour de la clinique

Ebola : décès d’un deuxième cas, la clinique Pasteur à Bamako en quarantaine

Le gouvernement a confirmé hier soir un deuxième cas de fièvre Ebola . La clinique Pasteur, située dans le quartier ACI 2000 de Bamako, a été placée en quarantaine.

Dès hier soir, un grand nombre de policiers ont été déployés autour de la clinique. Des « mesures préventives » sont prises, a déclaré le ministre de l’Information, Mahamadou Camara, sans donner d’autres précisions.

La personne mise en quarantaine est un infirmier de la clinique Pasteur, qui est décédé mardi soir. Les corps des personnes mortes d’Ebola restent contagieux jusqu’à trois jours après le décès, ce qui accroît le risque de nouvelles contaminations si les précautions indispensables ne sont pas prises.

Le porte-parole du gouvernement n’a fait aucun commentaire concernant le décès de cet infirmier. Selon des responsables sanitaires et des diplomates, l’infirmier en question avait été en contact avec un homme arrivé de Guinée, qui a succombé au Mali fin octobre après avoir présenté des symptômes rappelant ceux d’Ebola.

Cet homme, dont le corps a été rapatrié ensuite en Guinée, n’avait pas été soumis à un test de la maladie d’Ebola, alors qu’il était soigné à la clinique.

Cette information intervient alors que les déclarations des autorités sanitaires du pays se voulaient rassurantes, notamment sur la situation des personnes mises en quarantaine pour avoir été en contact avec la fillette décédée du virus ébola à Kayes.

Outre l’infirmier mort hier soir, un autre professionnel de santé de la clinique Pasteur est malade, et a été placé en quarantaine. Plusieurs patients admis pour d’autres pathologies ont quitté l’établissement, mais d’autres ont été placés sous surveillance médicale, selon des sources internes à la clinique.

Ce que l’on peut dire à ce stade, c’est que ce nouveau cas de fièvre Ebola est sans aucun lien avec le premier cas confirmé, signalé au mois d’octobre à Kayes, ce qu’ont confirmé des responsables maliens .

Depuis ce décès, le Mali n’avait jusqu’à hier enregistré aucun cas confirmé, et 108 personnes qui avaient pu être en contact avec la fillette ont achevé mardi leur période de quarantaine de 21 jours, temps maximal d’incubation du virus d’Ebola. A ce jour le Mali est le sixième pays africain touché par l’épidémie, qui s’est déclarée en mars dernier.

Selon le Président de la clinique Pasteur, après la mort de l’infirmier, toutes les mesures ont été prises pour interrompre la chaîne de transmission de la maladie. L’établissement est déjà mis en quarantaine, et un médecin qui présente des symptômes de la maladie est sous observation. Ben Baba Arwata a été joint au téléphone par Sékou Gadjigo.

« Depuis hier à 18h nous avons la confirmation que notre jeune stagiaire infirmier est décédé d’un virus Ebola confirmé par les laboratoires de référence. Maintenant il s’agit d’éclairer l’opinion publique quelles sont les mesures qu’on a déjà commencées à mettre en vigueur ce matin pour bloquer ce cas d’Ebola importé, et qui a contaminé un infirmier. Sur proposition de la clinique et sur l’accord des autorités publiques, la clinique est complètement mise en quarantaine. Nous sommes en train de désinfecter complètement les salles selon les recommandations de l’OMS, le personnel et les malades sont en quarantaine. Pour l’instant, nous avons un cas suspect qui est médecin qui a participé à la prise en charge du premier malade, qui a présenté des signes de fièvre et qui est sous observation au centre spécialisé de traitement Ebola ».

Après le décès du ressortissant guinéen et de l’infirmier, des voix s’élèvent pour dénoncer « la légèreté » de la clinique Pasteur. Certains réclament des sanctions. Face à la presse ce matin, les autorités sanitaires annoncent des enquêtes pour situer les responsabilités.

Ousmane Doumbia est secrétaire général du ministère de la santé et de l’hygiène publique. Issa Fakaba Sissoko l’a rencontré.

« Des investigations vont être menées, parce que pour le moment nous n’avons aucune orientation allant dans le sens de dire que le patient n’a pas été correctement pris en charge par la clinique Pasteur. Les leçons que nous devons tirer de cette situation, viendront ultérieurement , nous allons vérifier ces informations, chercher à savoir qu’est-ce qui est réel. Et si d’aventure, au regard des dispositions réglementaires existant, des sanctions doivent être prises contre la clinique Pasteur, ces dispositions se feront dans un cadre réglementaire.

S’agissant des frontières, nous avons agi dans le sens du respect du règlement sanitaire édicté par l’OMS. Jusqu’à cet instant précis, c’est cette décision qui prévaut. Nous allons analyser, investiguer, chercher à comprendre. Si d aventure, il y a des éléments nouveaux qui orientent dans ce sens, les plus hautes autorités du pays prendront cette décisions. Mais à cet instant précis, il n’est pas question de fermer la frontière ».

Selon les autorités sanitaires, il n’existe en ce moment aucun cas Ebola sur les 108 contacts placés en isolement ayant été proches de la fillette décédée en octobre dernier. Après le décès de l’infirmier hier, une trentaine de personnes ont été placées en quarantaine à la clinique Pasteur, 45 personnes de la famille du défunt à Daoudabougou sont en isolement. Les équipes sanitaires sont sur le terrain pour trouver d’autres personnes susceptibles d’être isolées ».