Crise scolaire : la reprise des cours annoncée par le ministre n’a pas eu lieu

Crise scolaire : la reprise des cours annoncée par le ministre n’a pas eu lieu

Les cours n’ont pas repris ce mercredi 11 mars dans les écoles publiques de Bamako. C’est du moins le constat fait dans plusieurs établissements. Le gouvernement avait annoncé au mois de février dernier la reprise ce 11 mars 2020 avec les 15.300 enseignants volontaires. Si certains volontaires ont répondu présents dans les écoles, les élèves, quant à eux, ne sont pas venus, constatent les responsables scolaires. Au même moment, une marche organisée par les syndicats d’enseignants, a été violemment réprimée aujourd’hui.

Il était 10 heures, au moment de notre passage au lycée Mamadou Sarr à l’Aci 2000. Sur une trentaine d’enseignants volontaires envoyés dans cet établissement secondaire, seulement 5 ont répondu à l’appel. Le calme dans la cour était perceptible à part quelque personnel du lycée assis autour du thé. Les élèves, eux, étaient absents. Selon un responsable de l’école, quelques volontaires qui sont sur place, étaient venus s’enquérir de l’emploi du temps.
Même constat au Groupe scolaire Mamadou Goundo Simaga de Badalabougou. Ici aussi, les élèves ont brillé par leur absence. Selon Birama Dembelé, coordinateur du centre, sur six enseignants volontaires affectés dans cet établissement, un seulement est passé pour accéder au programme scolaire.
Contrairement aux autres établissements, au Groupe Scolaire Aminata Diop de Lafiabougou, les classes étaient fermées. Cet établissement regorge de plus de 4 000 élèves repartis entre 10 directions composées de 1er cycle et second cycle. Ce 11 mars, aucun élève n’a effectué le déplacement, encore moins un enseignant volontaire lors de notre passage. Le coordinateur du groupe scolaire n’a pas voulu se prononcer sur les raisons de cette absence.
Cependant, selon certains responsables des établissements, cet absentéisme pourrait s’expliquer par le manque d’information à l’endroit des élèves.
Nos tentatives pour avoir des explications avec un responsable au sein du ministère de l’éducation sont restées vaines.
Le ministre de l’éducation nationale avait annoncé « la reprise des cours » ce 11 mars, alors que les enseignants ont décidé de battre le pavé à Bamako et dans d’autres villes de l’intérieur du pays. Ils exigent l’application de l‘article 39 du statut particulier du personnel enseignant. La manifestation a dégénéré au niveau de la « Place de l’Indépendance ». Les forces de l’ordre ont jeté du gaz lacrymogène quand les manifestants ont voulu se rendre au « Monument de la Paix » près de la Cité administrative. Des blessés et un important dégâts matériels ont été signalés.
Nous vous proposons la réaction de quelques manifestants :

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